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géomètre comme lui. Il a eu le malheur d’avoir un père trop jeune de conduite et de caractère, et sa destinée a été faussée. S’il a dix ans de misères à subir, il ne faut pas que la commisération lui manque pendant ce temps. Aussi je ne crains pas, mon cher Honoré, de vous prier de penser à lui pour quelque place qui donne le pain. Vous êtes si répandu qu’il vous sera peut-être facile de lui en procurer une. Il y a, attachée à l’accomplissement d’une belle action, une sensation qui paye de toute peine ; c’est un genre de bonheur qui ne doit pas vous rester étranger. Pensez donc à moi pour cela ; c plus le pauvre garçon est placé bas et plus je me crois obligée de m’intéresser à son sort. C’est à ceux qui sont bien placés en ce monde qu’il appartient de tendre la main à qui ne peut parvenir à se tenir debout. Honoré, je compte sur vous. Je me charge de dire à M. Chevalet que vous ne pouvez le prendre. Il n’est pas juste que vous ayez le dégoût de cette affaire. Je l’accepte, moi, parce que je dois vouloir les conséquences de mes actions, et le pauvre garçon n’a encore trouvé que moi qui aie compris la nature de sa souffrance et qui n’aie pas ri de sa prodigieuse timidité. Si vous vous rappelez mon vif désir de le sauver de la faim, et de plus peut-être, et que vous trouviez quelque petite chose pour lui, écrivez-le-moi et ne vous donnez pas le souci d’une communication directe : je serais désolée que le désir de m’obliger vous apportât quelque déplaisir.

Voici les hypothèses de Carraud :

En admettant (ce qui est contesté) que la comète soit un corps solide, si elle venait à rencontrer notre globe et à le toucher en sens inverse de son mouvement de rotation, les corps qui ne sont pas adhérents au sol seraient projetés dans l’espace, avec une vitesse d’environ deux lieues par seconde. On a vu des comètes dont la queue occupait quarante-cinq degrés de l’horizon, ce qui fait la moitié de l’espace entre le zénith et l’horizon. La comète de Halley, que nous attendons, passera, quand elle sera à son périhélie, à huit millions de lieues autour de nous. Si sa queue est un peu considérable, il se peut qu’elle amène notre destruction par plusieurs moyens. Si cette queue est composée d’hydrogène, il se mêlera à l’oxygène de notre atmosphère ; il y aura détonation, parce que tous les feux qui sont à la surface de la terre amèneraient cette combinaison, et nous n’aurions plus d’atmosphère. Ou, si cette queue contenait quelques