Si pressé que je sois d’aller à Khawabi, il faut que je monte au château de Marqab, à une distance de deux heures de cheval.
El-Marqab, la Vedette, selon les Arabes, — Castrum Merghatum, d’après les Chroniqueurs des Croisades, — un des fiefs de la principauté d’Antioche et le séjour du Grand Maître des Hospitaliers. C’est une place d’armes formidable, qui commande le rivage et qui déjà semble appartenir à un autre système que le monde mystérieux des Ansariés, dont elle est séparée par une profonde vallée. J’y vais monter en maugréant, car je sors du domaine de mon imagination ; je m’éloigne de mes Hashâshins : le savant M. G. Rey affirme que cette place est une création des Byzantins. Il est vrai que Stanislas Guyard le contredit et affirme que Marqab a été fondée par Rachid-eddin Sinan. Mais M. Rey, en me donnant un doute, a gâté mon plaisir. .
D’ailleurs, pour dire vrai, je ne pense plus qu’à aller causer du mystérieux Aga Khan avec les Ismaéliens de Khawabi et à vérifier un pressentiment qui m’obsède. Il ne me suffit plus de