beau discours du président, M. Émile Lermond, car il ne faut jamais retarder le moment des ébats chorégraphiques..
Les deux jours suivants ont été employés surtout à visiter les œuvres françaises d’enseignement et d’assistance. Je retrouve chez nos religieux et nos religieuses le même dévouement, le même zèle, le même amour de la France. Le cercle belge nous accueille avec une cordialité touchante. Le colonel Alfredo de Urquiza, de l’armée argentine, nous reçoit dans son beau domaine d’Olivos ; c’est un ancien élève de Saint-Cyr et son père, le général de Urquiza, abattit la tyrannie de Rosas et reste surnommé l’organisateur de la République. Comme chef de guerre, Président de la République, ou gouverneur de sa province d’Entre-Rios, il ne cessa de jouer un rôle considérable et toujours bienfaisant depuis 1852 jusqu’en 1870 où il fut assassiné par un aventurier politique.
Sur des instances réitérées, j’ai donné au Jockey Club une conférence sur la bataille de Verdun ; je devais parler sur Napoléon, à l’occasion du centenaire, mais c’est la Grande Guerre qui attire avant tout l’attention, et le nom de Verdun est celui qui s’impose le plus à l’imagination, sans doute parce qu’il symbolise à la fois la résistance française et son rebondissement. Le Kaiser, par ses communiqués outrecuidants de février 1916, a donné aux actions de Douaumont et de Louvemont un retentissement qui se prolonge encore.
Le ministre des Affaires étrangères nous a donné officiellement à dîner au nom du Président de la République, qui ne reçoit pas, et en l’absence du Jules Michelet j’ai pu recevoir le monde argentin et la colonie française à bord d’un paquebot de la Compagnie Sud-Amérique. C’est M. Nicole, directeur des compagnies françaises de navigation, qui m’a permis de réunir 250 invités dans une belle fête ; M. Nicole est d’un précieux secours pour le ministre de France : il est président de la Chambre de commerce et de la Ligue maritime et coloniale, et il se trouve à la tête de toutes les organisations françaises dont il sait coordonner les efforts. Son activité méthodique et son intelligence très ouverte en font un directeur de première valeur, et il faut féliciter les compagnies de navigation françaises d’avoir su se réunir et le choisir comme représentant unique.