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BLAISE PASCAL

A L’OCCASION DE SON TROISIÈME CENTENAIRE


I

L’ENFANCE ET LA JEUNESSE


Pascal a été tout ensemble un très grand savant, un admirable penseur, un prestigieux artiste, presque un saint ; et il est mort à trente-neuf ans. On voudrait ici, pour célébrer son tricentenaire, essayer de l’embrasser tout entier : corps et âme, cœur et esprit, œuvres et commentaires, époque et milieux successifs. Relisons-le donc une fois de plus ; relisons aussi les copieux travaux dont il a été l’objet. Et, pour le mieux voir penser, écrire, prier, efforçons-nous de le regarder vivre.

CLERMONT

Les grandes œuvres, comme les grandes âmes, sont celles qui, par toutes leurs racines, plongent dans le plus lointain passé. L’auteur du Mystère de Jésus est bien l’un des fils de cette « verte et rude Auvergne, vaste incendie éteint avec ses quarante volcans. » Il existe, au Cabinet des Médailles, un denier de César, frappé à l’effigie de Vercingétorix : devant ce visage osseux et volontaire, on se prend à songer, comme jadis Vogué, au masque mortuaire de Pascal. Rien d’étonnant que l’âpre terre auvergnate ait marqué nombre de ses enfants d’une commune et originale empreinte. C’est, — avec la Bretagne,