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pédagogiques, adaptant ses programmes et ses méthodes aux besoins particuliers des pays où il a ouvert des établissements. »

Lorsque la loi de 1904 eut condamné à mort les 1 430 écoles que les Frères possédaient en France, leur premier mouvement fut singulièrement émouvant. Ce ne fut pas un mouvement de vengeance, ni même d’amertume. « Nous n’étions pas assez apostoliques, concluait leur général d’alors, le F. Gabriel Marie ; Dieu nous contraint de regarder plus loin que notre pays d’origine, de nous rendre partout, puisque toute la terre est au Seigneur... La Seine coule à Paris, n’est-ce pas ? Pouvons-nous en changer le cours ? De même, prenons les faits comme ils se déroulent, c’est-à-dire selon les dispositions de la divine Providence, et adaptons-y notre administration [1]. » De fait, les Frères eurent une façon très patriotique, très nationale, d’adapter aux faits qui se déroulaient, aux faits qui les exilaient, leur administration du lendemain.

Sur le pays qui semblait ne plus vouloir d’eux, ils ne secouèrent pas la poussière de leurs souliers, ils eurent souci, tout au contraire, d’emporter avec eux la France dans le Levant. Le 1er septembre 1914 devait, d’après la loi de 1904, marquer le terme fatidique définitivement assigné pour la fermeture des dernières écoles de Frères sur sol français ; un mois plus tôt, dans une lettre datée du 1er août 1914, le Frère Justinus, secrétaire général, expliquait au cardinal Amette :

« Est-ce à dire que l’œuvre de l’Institut sera désormais anéantie ? Nullement. L’Institut est aujourd’hui répandu dans tout l’univers, et aucune puissance humaine ne saurait se flatter d’en perpétrer la destruction complète.

« Une voie nouvelle et féconde était déjà ouverte pour l’Institut avant 1904. A cette époque, il comptait plus de 500 écoles hors de la mère-patrie. Il les a considérablement développées et multipliées durant les dix dernières années. Il va poursuivre avec une ardeur inlassable son expansion dans le monde entier. C’est ainsi qu’il restera toujours au service de la religion, et même, dans une certaine mesure, au service de la patrie [2]. »

  1. Notices Nécrologiques de l’Institut des Frères, no 61, p. 104-105 (Paris, 1917).
  2. Ibid., no 94, p. 53-55 (Paris, 1923).