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et qu’elle manifeste la volonté des hommes d’affaires des États-Unis de participer à l’étude des problèmes européens pour coopérer à leur solution. Toutefois, comme cette heure n’est point encore venue et que la grande question des réparations, comme aussi celle des dettes interalliées est, dans la phase actuelle, d’ordre essentiellement politique et du ressort exclusif des Gouvernements intéressés, la Chambre de commerce internationale s’abstient de toute intrusion dans ce domaine réservé. Ce n’est que dans le cas où l’expérience de ces hommes d’affaires des différents pays serait sollicitée qu’elle offre le concours de son organisation et qu’elle se prépare à donner cette assistance.

A cet effet, le sous-comité qui avait préparé la résolution dont nous venons de faire connaître les principaux passages et surtout la pensée inspiratrice, a été chargé de constituer le Comité permanent, qui devra poursuivre l’étude des mesures nécessaires à la restauration du commerce mondial.


LES RÉSULTATS

Le texte de cette résolution, appuyé par une motion de M. John Fahey, l’une des plus hautes personnalités du Congrès, a recueilli le vote par acclamation des délégations des dix-huit pays adhérents. Mais, si nous mettons plus spécialement en cause la délégation américaine, il ne faut pas cependant perdre de vue qu’il y a eu l’unanimité dans l’accord, ce qui donne à l’approbation de cette motion son véritable caractère international.

Sir Félix Schuster (Angleterre) en a présenté, dans la séance finale, un éloquent et instructif commentaire. Dans sa conclusion, il a déclaré qu’au cours de sa longue carrière, il avait été bien souvent pessimiste, mais qu’aujourd’hui, malgré les difficultés du moment, il se sentait renaître à la confiance.

Après les chefs des délégations italienne et belge, qui ont aussi affirmé leur foi dans la vertu de cette résolution, après la Hollande et la Suède, cette dernière représentée par son ancien ministre des Affaires étrangères, M. Marcus Wallenberg, qui apportaient également leur adhésion, le représentant français a fait connaître l’approbation de sa délégation. Il a rappelé que l’opinion avait tout d’abord prévalu qu’une pareille discussion sur des questions politiques n’était pas du ressort d’une Chambre de commerce, et qu’on ne pouvait instaurer un débat sur un