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dans la mesure où l’ennemi commun exécutera lui-même ses propres engagements. Or, peut-on estimer que la guerre est finie, la paix assurée et la solidarité dissoute, tant que le vaincu n’a pas satisfait au règlement des demandes de réparations et de restitutions ?

Nous passons sur la partie de la résolution dans laquelle est affirmée la nécessité pour chaque nation d’un budget sain, d’une élimination de l’inflation, d’une économie dans les dépenses au lieu de nouvelles émissions de billets ou d’emprunts, excellentes recommandations que ne peuvent malheureusement pas toujours observer les nations qui portent encore le lourd fardeau des dépenses de guerre.

Sur la question du change, le Congrès a reconnu que, si la stabilisation était très désirable en prenant pour base une valeur or, elle ne pouvait cependant être artificielle, mais devait résulter de l’ensemble des mesures prises pour un assainissement progressif de la situation monétaire et budgétaire.

Voici maintenant la conclusion de cet important document :


La Chambre de commerce internationale estime qu’une conférence économique générale des nations qui sont intéressées au règlement définitif de ces problèmes est essentielle et inévitable.

La Chambre de commerce internationale reconnaît pleinement qu’il serait inopportun, à l’heure actuelle, de proposer des suggestions quelconques pour le règlement de la situation qui existe en ce moment entre les Nations alliées et l’Allemagne. Toutefois, estimant qu’au moment voulu, les Gouvernements pourront avoir recours à l’expérience pratique des hommes d’affaires des différents pays, la Chambre internationale convient de se tenir prête à donner aux nations intéressées l’assistance que celles-ci pourraient désirer.

En attendant, la Chambre de commerce internationale décide de provoquer chez les hommes d’affaires dont elle est le porte-parole, l’étude attentive et continue de tous les éléments des problèmes financiers internationaux qui ont été passés en revue ; elle demande à ses membres aussi bien qu’aux Gouvernements de réserver le plus sérieux examen aux suggestions qu’elle se permet de présenter.

En conséquence, la Chambre invite son Conseil à désigner des Comités d’étude et à prendre toutes les mesures qui pourraient être nécessaires pour réaliser les desseins exprimés ci-dessus.


Cette conclusion ne saurait nous surprendre, si l’on observe que la résolution traduit surtout une initiative américaine