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inflation sans frein ; d) Bouleversement des crédits internationaux ; e) Fluctuations anormales du change.

La Chambre internationale estime qu’il est impossible d’aboutir à des règlements durables sans reconnaître l’interdépendance des différentes parties de l’organisation économique du monde, l’inutilité des remèdes partiels et la nécessité d’examiner dans leur ensemble les questions qui sont liées entre elles.


Ainsi, les États-Unis reconnaissent qu’ils n’ont pas seulement en face d’eux un problème européen, mais que le monde entier est intéressé à sa solution. La mention de l’élimination du chômage montre aussi que l’Amérique et l’Angleterre ne se mettent pas en dehors de cette solidarité.

Sur la question des réparations, voici la déclaration essentielle :


La liquidation du problème des réparations est une condition préalable à l’amélioration durable de l’état économique du monde. Il importe au plus haut point que soient reconnus par le débiteur toute l’étendue et le caractère moral de son obligation, et que restitution et réparation soient faites jusqu’à l’extrême limite de sa capacité en faisant étal de toutes ses ressources tant intérieures qu’extérieures.


Le caractère moral des réparations se trouve ainsi affirmé en face de la faillite frauduleuse organisée par l’Allemagne pour en éviter le paiement. L’obligation de celle-ci doit être reconnue dans son intégralité, et toute idée de réviser son montant a été soigneusement écartée. Enfin, et ceci est le point capital, le débiteur doit s’acquitter pour la restitution et la réparation jusqu’à l’extrême limite de sa capacité, en faisant état de toutes ses ressources, tant intérieures qu’extérieures. Ceci veut dire très nettement qu’il ne faut pas seulement considérer la capacité de paiement du débiteur dans son pays même, mais faire entrer en ligne de compte tous les avoirs allemands à l’étranger, constitués avant, pendant et après la guerre, et dont le montant, se chiffrant par milliards de marks or, représente le plus important élément de ressources liquides. Si le monde entier est empoisonné par le mark papier dont l’exode a été savamment organisé dans un dessein politique, il faut bien reconnaître que la contre-partie de ses ventes se trouve aux mains des Allemands, en bonnes devises étrangères, c’est-à-dire en toute sécurité, puisque cette partie