Page:Revue des Deux Mondes - 1923 - tome 15.djvu/188

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à l’ordre du jour l’étude des mesures propres au rétablissement du commerce international,

Pour comprendre la pensée inspiratrice de cette résolution, il faut se reporter tout d’abord au discours de M. Fred Kent, qui a été le porte-parole très autorisé de la délégation américaine, en nous montrant qu’aux États-Unis toute une partie de l’opinion, et non la moindre, possède une claire vision des problèmes européens, dans leur rapport avec l’intérêt américain. Ces voix se font entendre dans les conseils gouvernementaux, parce que l’heure est venue où les problèmes doivent être considérés sous leur aspect commercial, suivant la conception même du Président Harding, auquel nous devons cette belle formule : « More business in government and less government in business. » « Un plus grand sens des affaires dans le gouvernement, et moins de gouvernement dans les affaires. »

Après avoir constaté que la Chambre de commerce est précisément le milieu le plus favorable pour répandre ces saines idées, M. Kent expose comment il comprend la participation américaine dans les affaires européennes, qui ne doit procéder ni d’un intérêt purement égoïste, ni d’un sentiment exclusivement philanthropique, mais rester sur le terrain pratique.

Si la prospérité de l’Amérique n’était, en aucune manière, dépendante de celle de l’Europe, cette intervention serait sans raison ; mais telle n’est point la situation, notamment dans les centres agricoles où les fermiers américains commencent à entrevoir l’avantage qu’ils auraient à développer leurs rapports avec une Europe, dont le pouvoir d’achat aux Etats-Unis aurait été normalement rétabli. Puisque l’Amérique ne peut s’affranchir des conséquences qui résultent pour elle de l’état chaotique de l’Europe, il semble donc assez naturel qu’elle entre en collaboration avec les nations intéressées, afin d’établir, pour le bien commun, un plan de restauration.

Envisageant tout d’abord la question des dettes interalliées qui est au premier plan des préoccupations américaines, M. Kent émet l’opinion suivante :


Si, dit-il, une partie de ces dettes pouvait être supprimée sous certaines conditions susceptibles de placer l’Europe sur de sérieuses bases économiques, la restauration du pouvoir d’achat des nations européennes serait grandement activée et le revenu national de l’Amérique augmenterait.