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Hollande, la Suisse, les Pays Scandinaves, les nouveaux États de l’Europe centrale et orientale avaient joint leurs délégués à ceux plus nombreux de l’Italie.

L’ordre du jour portait : 1o l’exposé de la situation économique et financière des divers États ; 2o l’étude des mesures nécessaires à la restauration du Commerce international (Dettes interalliées, Réparations, Crédits internationaux, Change).

On comprendra, qu’au lieu de nous perdre dans les brumes de la restauration européenne, nous préférions nous limiter à l’étude de ce qui concerne plus directement notre pays.

Retenons cependant cette grande vérité, qui s’est imposée avec force dans les délibérations du Groupe « Finances. » Toutes les questions de reconstitution économique sont d’ordre international, c’est-à-dire ne concernent pas seulement les nations engagées dans la guerre et subissant lourdement ses conséquences. Il n’y a aujourd’hui de situation privilégiée pour aucun peuple, mais interdépendance au point de vue d’un retour aux conditions normales de prospérité. Telle est la grande et salutaire leçon que l’on peut tirer de cette enquête sur la situation des principaux pays étrangers. Nul d’entre eux, quelles que soient ses ressources, ne peut rester dans l’isolement ; le plus riche a besoin d’un moins riche que lui, car c’est seulement par une entraide économique et financière des grandes contrées productrices à celles qui ont un pouvoir de consommation, mais sont privées de moyens de paiement à l’étranger, que l’équilibre des échanges sera graduellement rétabli.


LE PROGRAMME DE LA DÉLÉGATION AMÉRICAINE

Les séances du Congrès n’auraient pas dépassé en intérêt celui des autres réunions du même ordre, si un débat de première importance n’était venu transformer l’une de ses résolutions en une véritable manifestation internationale, établissant, dans une solennelle déclaration de principes, quelles doivent être les bases de la reconstruction économique de l’Europe.

Le mérite de cette initiative revient à la délégation des États-Unis, qui n’a pas hésité à évoquer les deux grandes questions des réparations et des dettes interalliées, en insistant sur le fait qu’elles dominent aujourd’hui toutes les autres, lorsqu’on inscrit