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de Berry, avec le comte Hector Lucchesi-Palli de Campo-Franco. L’union a été célébrée secrètement et l’acte, signé par moi et les deux époux, doit être déposé à la vicairerie d’État ; Fait à Rome le 14 décembre 1831. Signé : R. confesseur, Marie-Caroline, comte Hector Lucchesi-Palli.

Comme je faisais des réserves sur la validité légale de la copie que me présentait la duchesse :

— Tout ceci, me dit-elle, est sous le sceau de la confession déposé à la vicairerie d’État. Le cardinal Zurla ne peut en délivrer expédition qu’en cas de mort de l’un de nous deux, ou sur une demande signée de l’un et de l’autre.


Florence, 13 septembre.

M. de La Ferronnays et moi avons dû subir des instants pénibles pour l’éloignement de M. de Mesnard.

Nous allons chez la Duchesse de Berry, elle confère d’abord avec ces messieurs, puis on m’appelle. Madame se dit très satisfaite de l’expédient proposé d’après lequel j’irai à Rome me faire délivrer, par le cardinal Zurla, un certificat de mariage. Ce moyen avait été vivement recommandé à Charles X par M. de La Ferronnays ; le Roi, consentant aussitôt, m’en avait parlé. La Duchesse de Berry adhéra donc à ce procédé, et me demanda immédiatement de rédiger pour le cardinal Zurla un projet de lettre et le texte d’une déclaration. Pour cela, je me rendis dans la chambre de la princesse avec M. de Lucchesi, et je composai sur le champ le travail demandé. Dans mon projet de lettre à Mgr Zurla, il était dit que, désirant fournir au chef de sa famille une preuve que son mariage avec le comte Lucchesi-Palli avait une forme entièrement régulière, d’autre part, voulant assurer son avenir et celui de ses enfants, la princesse demandait au cardinal de me donner une attestation dans les termes annexés à la lettre. Il fut convenu que cette pièce dont je serais porteur recevrait ici la signature des deux époux, — formalité nécessaire pour obtenir communication de l’acte secret, — et serait légalisée par le prince Corsini, directeur de la chancellerie royale d’Etat, auprès du grand-duc de Toscane.


Malheureusement suivent ici plusieurs pages blanches. Pour y suppléer, je n’ai qu’une feuille de route où le comte de Montbel a jeté