23-25 août
Au jour, nous sommes dans le golfe fermé qu’on nomme le lac de Vinamarca. Mais une légère brume nous voile les montagnes ; nous voyons une côte basse, avec des collines légèrement arrondies, qui nous surprennent un peu après les paysages aux formes abruptes auxquels les Andes avaient commencé à nous habituer. Une foule d’embarcations flottent dans nos eaux ; ce sont des radeaux plats, dont la proue et la poupe sont un peu relevées, faits de joncs comme les voiles qui leur permettent de naviguer lentement ; ce jonc, le « totora, » est une plante aquatique qui parait particulière à cette région ; il rend les mêmes services que l’ambatch dans l’Afrique centrale, au Tchad et au Bahr el Ghazal, et permet aux indigènes de pêcher et de transporter des charges très lourdes, malgré l’absence de bois de construction.
A huit heures, nous arrivons à Guaqui, port bolivien, tête de la ligne ferrée qui mène à La Paz. De loin, nous avons reconnu notre ami le général Baldivieso, ministre de la Guerre, entouré des officiers du régiment de cavalerie qui tient garnison à