M. Pierre Hamp n’est pas un très bon écrivain. Il est pourtant un écrivain : il dit, en somme, ce qu’il veut dire et trouve quelquefois d’excellentes formules, parmi des fautes. En outre, il a des idées, qu’il n’a pas toutes inventées. Nul n’est l’inventeur de toutes ses idées, par bonheur. M. Pierre Hamp, lui, a beaucoup d’idées et, dans un fatras d’idées fausses, il a d’excellentes idées qui méritent l’examen, la louange et la recommandation.
On le raconte et, bien que l’on éprouve quelque embarras à donner, sur un écrivain contemporain, ces renseignements anecdotiques, il faut le dire : M. Pierre Hamp n’est pas venu tout droit de l’école au métier de littérature. Apprenti pâtissier dès l’enfance, il sut, avant la grammaire, l’art d’enfourner et de défourner la pâte. Il a travaillé d’abord à Paris, dans le quartier des Ternes, puis en Angleterre, où un vieux professeur français voulut lui enseigner du latin. Il passa en Espagne, retourna en Angleterre et, il y a un peu plus de vingt ans, lut dans les journaux qu’on avait organisé à Paris des universités populaires. Il possédait, fruit de son travail, de petites économies et revint chez nous, mené par le grand désir d’apprendre : et d’apprendre quoi ? mais précisément tout ! Quand il fut au bout de ses économies, il dut reprendre une besogne de gagne-pain. Il entra dans une compagnie de chemins de fer, obtint même le titre de sous-chef de gare, dans le Nord de la France. Et il se mit à écrire…
- ↑ Un nouvel honneur, par Pierre Hamp. Du même auteur : Marée fraîche, vin de champagne ; Le rail ; L*enquête ; Gens ; Le travail invincible ; Les métiers blessés ; La victoire mécanicienne ; Les chercheurs d’or ; Vieille histoire ; Le Cantique des cantiques (Éditions de la Nouvelle revue française).