À L’ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS
Vous seriez à bon droit surpris que ma première parole ne fût pas l’expression de ma gratitude devant l’honneur que vous avez voulu me faire en m’appelant devant vous. Je vous en remercie, et pour mes collaborateurs et moi, et pour le Liban et la Syrie, qui seront éminemment flattés de cette marque de sollicitude de l’Institut.
Mais avouez, messieurs, que vous me soumettez à une rude épreuve que je n’aurais osé affronter, si je n’étais profondément pénétré de l’intérêt passionnant qu’offre cette vieille et belle terre de Syrie à l’histoire et à l’archéologie, à l’étude des races, des religions et des civilisations, à la littérature, à la peinture, à la poésie.
Mais encore, comment avoir l’audace d’essayer de vous traduire le charme complexe de la Syrie, alors que des Immortels de jadis, d’aujourd’hui et de demain, Lamartine, Ernest Renan, Melchior de Vogüé, Maurice Barrès, Henry Bordeaux, Jérôme et Jean Tharaud, Pierre Vignal vous l’ont fait éprouver !
Carrefour des races, berceau des religions, la Syrie évoque les souvenirs des Phéniciens, des Hittites, des Assyriens, des Égyptiens, des Grecs, des Romains, des Croisés, des Sarrasins, des Turcs et des Arabes.
C’est sur la côte, Sour et Saïda, Tyr et Sidon, Beyrouth, —