pas à approuver, il y a des vues nouvelles dignes de retenir l’attention.
Lord Curzon, comme les travaillistes, est d’avis que « la solution du problème des réparations n’est pas de celles qui sont réservées à la France, à la Belgique et à l’Italie seules, mais c’est un problème international dans lequel nous sommes également intéressés et je verrai avec plaisir le moment où il sera résolu, non pas par une action individuelle, mais par une action internationale. » Il fait allusion à une intervention de l’Angleterre unie aux États-Unis, ou à un recours à la Société des Nations ; en terminant, lord Curzon indique que la Grande-Bretagne pourrait prendre la direction de la réorganisation et de la pacification de l’Europe. Nous touchons ici à un point délicat. Il faut bien faire remarquer au chef du Foreign Office que la question n’est plus entière depuis que la politique de l’Angleterre et celle de l’Allemagne ont acculé la France et la Belgique à une intervention qu’elles étaient loin de souhaiter. Nous avons été forcés de recourir à une méthode sur laquelle même ceux qui la condamnent devraient reconnaître qu’il n’y a pas à revenir et que c’est par cette voie que l’issue doit être trouvée. La France et la Belgique n’admettent aucune entremise entre elles et l’Allemagne. Elles ne méconnaissent pas que les Anglais soient intéressés dans la solution ; mais elles sont résolues à ne pas tirer les marrons du feu pour le profit de ceux qui n’ont pas risqué de se brûler les pattes. « Le meilleur moyen d’empêcher une effusion de sang, écrit avec raison le Morning Post, c’est que notre Gouvernement expose clairement à l’Allemagne qu’en aucun cas il n’y aurait intervention, si ce n’est à la requête de la France. » C’est précisément ce que M. Bonar Law, dans son discours du 6, a très loyalement déclaré, en réponse à un amendement travailliste : « le Gouvernement français s’indignerait de toute tentative de médiation. » La France, la Belgique et l’Italie dicteront la paix. Le traité de Versailles subsistera intégralement, mais une convention comportant les garanties les plus précises en assurera l’exécution. Les intérêts anglais ne pourront qu’en bénéficier et il leur sera loisible de se faire entendre. L’Angleterre, à un moment critique, a cessé de marcher à nos côtés ; nous serions heureux qu’elle ne s’en tint pas au rôle, à nos yeux déplorable, qu’elle a choisi, mais ce n’est pas nous qui le lui avons conseillé.
La situation générale, dans la Ruhr, n’est pas changée. Les Français et les Belges perfectionnent leur occupation, renforcent leur cordon de surveillance douanière, tandis que les fonctionnaires allemands