Par conséquent, sous le régime actuel, c’est le paysan qui est le principal, sinon l’unique contribuable de l’Etat russe. C’est lui qui est obligé de soutenir l’industrie russe qui, sous le règne des bolchévistes, ne donne que des déficits. C’est sur son dos que retombent en définitive toutes les dépenses du Gouvernement des Soviets à l’étranger pour l’entretien de ses missions et pour la distribution des subsides à des milliers de vauriens qui travaillent, aux dépens du peuple russe, « à la préparation de la révolution mondiale. »
Si le budget soviétique est, au chapitre des recettes, supporté presque entièrement par les paysans, en revanche, sur les dépenses que fait le Pouvoir bolchévique, une partie infime est affectée à venir en aide aux exploitations agricoles paysannes. Les dépenses pour l’agriculture ne forment pas plus de 3 p. 100 du budget soviétique. Elles sont donc infiniment moindres que celles qui étaient inscrites dans les budgets russes avant la guerre. Le Gouvernement des Soviets travaille avec beaucoup plus de succès à la ruine du paysan qu’à son profit.
Exemple : d’après le dernier rapport du commissaire à l’Agriculture, il a été acheté pour les besoins des paysans 8 650 chevaux, 245 chameaux et 10 bœufs, tandis qu’en même temps, seulement dans les deux districts de la province de Pskoff, le Gouvernement réquisitionnait chez les paysans 13 600 têtes de gros bétail, sans compter les porcs et les moutons.
Si les ressources tirées de l’impôt en nature sont insuffisantes et incertaines, et si, d’autre part, les impôts en argent donnent des recettes insignifiantes, comment et à quelles sources le Gouvernement des Soviets a-t-il puisé les sommes qui lui ont permis d’exister jusqu’à l’heure présente ? Ces sources sont au nombre de trois :
1° Dilapidation de la réserve d’or qui existait en Russie ;
2° Consommation des stocks constitués par l’activité économique du régime précédent et se trouvant aux mains des pouvoirs soviétiques ;
3° Emission de papier-monnaie.
Le Gouvernement des Soviets a reçu comme héritage du régime précédent environ 900 millions de roubles or.
Ne disposant pas d’autres ressources pour couvrir les déficits de sa balance commerciale et ses frais à l’étranger occasionnés par l’entretien des différentes missions, principalement pour la