production métallurgique russe, cette base de la vie industrielle, était presque arrêtée.
« L’industrie textile, qui était avant la guerre la branche de l’industrie russe la plus puissante, a subi le même sort. En 1921, dans l’industrie du coton ne travaillaient que 12 p. 100 des broches et la production n’était que de 6 p. 100 de celle d’avant-guerre. Dans l’industrie du lin ne travaillaient que 25 p. 100 de broches et la production a rétrogradé au niveau des années 1850-60.
« Dans son ensemble, la production industrielle russe ne dépassait pas 6 p. 100 de celle d’avant-guerre.
« La désorganisation des transports n’a pas été moins profonde. Elle a été causée par une désorganisation totale administrative et technique, par une baisse extrême de la productivité du travail, par le manque de combustible et le mauvais état du ravitaillement. L’état des voies était lamentable par suite de l’impossibilité de changer les traverses et les rails. »
D’après les tableaux annexés au récent rapport de la Ligue des Nations sur les conditions économiques de la Russie (Genève, 1922), le pourcentage des locomotives inutilisables a passé de 15,16 p. 100 en 1914 et 16,8 p. 100 en 1916 à 57,2 en 1921 et la proportion de wagons inutilisables de 3,7 p. 100 en 1916 à 20,9 p. 100 en 1921. Le nombre moyen journalier des wagons chargés est tombé de 33,643 en 1913 à 9,780 en 1921. La construction des locomotives, qui était de 609 pièces en 1913 et 916 pièces en 1916, n’était plus que de 73 pièces en 1921 et la construction des wagons de 20 429 en 1913 et 31 674 en 1914 n’en comprenait que 950 en 1921. Un récent rapport, présenté au Gouvernement français par un de ses agents, donne un tableau encore beaucoup plus lamentable.
La production agricole a aussi profondément souffert. La politique bolchévique envers les paysans était fondée sur ce principe que toute la production des céréales excédant les besoins minima de l’alimentation appartenait à l’Etat. La réquisition des produits agricoles, implacablement pratiquée par la force armée, était devenue ainsi le mode principal, sinon le seul, de la constitution de stocks de ravitaillement et de matières premières par les pouvoirs soviétiques.
Il s’est trouvé cependant que la campagne avait à sa disposition une arme terrible, dont elle a usé pour répondre aux incursions des villes affamées. Cette arme consistait dans la diminution