extrémistes pour avoir voulu procéder par lu méthode réformiste. M. A. Merrheim lui-même s’est donné la peine d’expliquer sa tactique : « M. Cachin, écrit-il dans le Peuple, n’a compris ni le caractère profond, ni la valeur fondamentale des commissions syndicales de contrôle et d’application des conventions du travail. Ignorant jusqu’à l’excès, il confond cette institution, qui ne peut s’élever que sur les ruines des privilèges essentiels du patronat, avec les délégués d’atelier, organisme de collaboration antisyndical, institué sous les ministères Briand et Ribot, que Cachin a soutenus si servilement. »
Nous voilà bien avertis.
Au mois de mars, la Fédération nationale des ouvriers en métaux revint à la charge et soumit à ses affiliés, en leur demandant leur avis, un avant-projet d’organisation du contrôle syndical dans les usines. Ce document continue d’abord le principe que les commissions à créer ne seront que des organes du syndicat. Elles portent le nom de « Commissions syndicales de contrôle et d’application des conventions du travail. » Le mandat de leurs membres cessera automatiquement, s’ils perdent leur qualité de syndiqués, soit par démission volontaire, soit par radiation. — On voit la portée de cette clause : que l’un des élus ne marche pas dans le sens voulu par le syndicat, le bureau n’aura qu’à le rayer pour qu’il cesse de faire partie de la commission. Ces précautions sont motivées par l’antagonisme qui a existé quelquefois entre les syndicats et les délégués d’atelier créés en 1917 dans les établissements travaillant pour la défense nationale.
Les commissions auront à contrôler l’exécution des dispositions légales ou convenues par contrat collectif. Elles adresseront tous les mois au syndicat dont elles relèvent un rapport sur les infractions à ces lois et contrats commises dans l’établissement. Le syndicat transmettra ce rapporta l’employeur. « Elles devront assurer leur fonctionnement sans mystère, communiquer régulièrement au patronat le résultat de leurs observai ions et faire ainsi la démonstration de leur existence. »
Ce qui est plus grave, elles interviendront dans l’embauchage et le débauchage des ouvriers et se transformeront en un Conseil de discipline avec l’adjonction de représentants du patron et des employés. Aucune sanction ne serait exécutoire avant le jugement de ce Conseil. Quand on connaît l’esprit de camaraderie qui anime les ouvriers, on peut se demander quel élément de