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Afin de ne pas m’exposer à voir sir James Hudson désavoué, comme le fut l’année dernière M. Erskine, je l’ai prié de me remettre par écrit sa demande.

Il m’a promis de demander à lord Malmesbury l’autorisation de le faire. Dès que je recevrai sa note, j’aurai soin de la transmettre à Votre Altesse.

J’avoue que je ne m’attendais pas à ce qu’on nous demandât un exposé des griefs des Lombards. Peut-être lord Malmesbury ne voudra-t-il pas faire cette demande par écrit. S’il le fait toutefois, nous serons un peu embarrassés ; car, au point de vue des traités de 1815, il n’y a pas grand chose à dire en faveur des Lombards-Vénitiens ; ces traités n’ayant point stipulé que l’Autriche eût à bien gouverner les provinces italiennes.

J’ose prier Votre Altesse de vouloir bien me donner son avis sur ce sujet délicat.

Quant aux autres demandes que l’Angleterre m’adresse, je n’aurai pas de difficulté à y répondre en suivant les traces que Votre Altesse m’a données dans la dépêche télégraphique que j’ai reçue cette nuit.

Puisque Votre Altesse juge que la présence de M. Nigra à Paris peut être utile, je le ferai partir dès que M. Astengo sera de retour. Je dois observer toutefois à Votre Altesse que la présence de Nigra à Paris mettra probablement en fureur le comte Walewski, qui m’a fait déclarer, par le prince de la Tour d’Auvergne, que, dorénavant, les affaires devaient se traiter par la voie régulière. Je suis tout prêt à braver ses fureurs, et à y dévouer ma tête, pourvu qu’elles ne nuisent pas à la sainte cause dont Votre Altesse est un des plus fervents apôtres.

Villamarina, de son côté, subira un redoublement de mélancolie. Si l’Empereur ou Votre Altesse daignaient lui dire un mot qui lui prouve qu’on n’entend pas le tenir tout à fait à l’écart, cela lui ferait trouver sa position supportable.

J’espère que le marquis Monticelli aura réussi à l’heure qu’il est, soit avec Rothschild, soit avec le Crédit mobilier. Les offres que nous avons reçues de Milan et Livourne facilitent singulièrement l’opération, puisqu’il ne s’agit que d’une somme bien peu importante pour la place de Paris.

Les jeunes gens des premières familles lombardes viennent en masse s’enrôler comme simples soldats. Cela produit le meilleur effet sur les deux rives du Tessin. L’Autriche jusqu’à