L’ambassadeur de Russie a communiqué à l’Empereur note très bienveillante de son gouvernement, proposant congrès cinq grandes Puissances, pour résoudre question italienne. L’Empereur veut consentir ; il pense que l’Autriche n’acceptera pas. J’ai demandé à Sa Majesté que le Piémont, en tout cas, y fût représenté.
Nigra termine :
Répondez par le télégraphe au Prince ce que vous pensez à cet égard, afin que Son Altesse Impériale puisse en parler demain à l’Empereur.
Cavour répond le lendemain (18) qu’il prie le Prince de dire à Nigra de modifier la dépêche suivant avis de l’Empereur et d’expédier tout de suite à Londres :
Je crois éviter Congrès pour affaires Italie aurait un effet désastreux en Lombardie et Vénétie. Si le Piémont est exclu, la position devient insupportable. Je serais entraîné ou forcé à donner ma démission. Modène a réclamé les déserteurs, j’ai répondu que la convention n’était pas applicable circonstance, lorsque l’armée sur le pied de guerre est réunie sur nos frontières.
Le 18, à une heure après-midi, le Prince télégraphie à Cavour :
Reçu dépêche de cette nuit. Restez avant tout ministre. Quitter serait déserter. Ne pensez pas à cela. Ce serait odieux et impossible, et tout perdre.
Reçu lettre par Rasponi. Seule combinaison possible est de nommer de suite Nigra premier secrétaire, de déplacer celui qui y est, et de donner ordre à Villamarina de prendre congé. Ainsi, Nigra sera naturellement chargé d’affaires.
La dépêche pour Londres sera préparée et envoyée par M. Nigra.
Je vous demande si vous voulez publier mémorandum à l’Angleterre. Dans ce cas, il faudrait l’envoyer tout de suite, et M. Nigra le donnerait au Nord, très favorable à la cause, et qu’elle vous attacherait.
Je vais voir l’Empereur, j’insisterai pour que le Piémont soit admis au Congrès, s’il y a lieu, — de la façon la plus vive. Ecrivez à l’Empereur dans ce sens, vous et le Roi, par courrier.
Je crois et j’espère que l’Autriche refusera, surtout si vous y êtes. J’attends réponse.