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E. Nehrkorn à Gründler.


Casablanca, 22 septembre 1908.

« Je reçois aujourd’hui de Berlin des lignes privées que je vous transmets en communication sous forme d’extrait pour vous orienter.

« La colonie allemande a reçu la nouvelle dont copie ci-incluse que je vous prie de me retourner. Ces messieurs ont là-bas extraordinairement à faire, ils travaillent du matin au soir, en conférence avec toute sorte de gens. C’est d’autant plus satisfaisant que le travail est déjà couronné de succès.

« 1° Le Dr Rosen revient à Tanger et part le 19 courant ;

« 2° Le consul Schlieben [1], au sujet duquel je vous ai déjà écrit, est rappelé, je ne sais pas si c’est seulement à Madrid ou bien s’il est mis entièrement en disponibilité ;

« 3° Le baron de Langwert va, selon toutes probabilités, quitter Tanger incessamment ;

« 4° Fonds de secours, se montant à 250 000 marks ;

« 5° Changement dans notre politique concernant le Maroc.

« Le 18 courant la réunion mentionnée aura lieu, et la remise de rapports doit inciter le Gouvernement à s’intéresser davantage à nous.

» De plus, un Comité du Maroc sera constitué, lequel sera appelé à fournir des nouvelles à l’Allemagne et aux Allemands du Maroc : il influera directement sur les Affaires étrangères.

« Il a été également envisagé de demander à l’Empereur une audience pour les représentants de Tanger et de Casablanca, dans le dessein de tenter d’intéresser l’Empereur à nous.

« Casablanca et Tanger ensemble auront plus de poids. Du côté de Tanger on choisirait probablement Rosen et le Dr L. v. H... Si Sa Majesté nous fait des promesses (et elle les fait facilement avec sa nature impulsive), ces dernières devront être tenues.

« Nous aurons dans le Dr Rosen un représentant excellent de nos intérêts ; il aura une lourde charge, mais il n’épargnera pas sa peine.

« J’ai eu la lettre de M. B..., et là-dessus j’ai fait aussitôt des

  1. Celui qui a osé dire que les notes de dommages de guerre étaient exagérées.