À la suite de notre étude sur le réveil des Académies de province, on nous a dit : « Pourquoi ne faites-vous pas connaître à vos lecteurs les travaux de ces compagnies qui, répandues sur tout le sol français, expriment d’une manière durable l’un des aspects les plus vrais du visage de la Grande Nation ?… »
Nous reconnaissons volontiers que les provinces n’ont pas ces courtes passions, ces engouements presque sans objet qui voilent le visage réel de Paris et celui de la France. Elles ne reçoivent pas la visite des nombreux étrangers qui peuplent notre capitale et qui participent à sa vie apparente, elles ne connaissent pas l’excitation des myriades de « déracinés » qui accourent de tous les coins de notre sol vers l’éclat et l’aventure de la grande ville, la fièvre de millions d’hommes rassemblés sur quelques kilomètres carrés.
Mais ce cordial accueil de l’étranger, cette confiance dans la fraternité humaine, ce goût de l’aventure et du rassemblement, ce sont encore de vieilles qualités françaises inscrites à toutes les pages de notre histoire. Paris n’est en cela comme en toutes choses que la résultante de la France.
Comment la capitale amplifie-t-elle les qualités et les défauts de noire race jusqu’à les rendre parfois méconnaissables, au moins en apparence, c’est ce que l’examen des travaux des Académies et Sociétés savantes de nos provinces pourrait peut-être nous révéler. *
Mais ces travaux sont si nombreux, si constants, si consciencieux dans les centaines de compagnies où l’on travaille que nous ne pouvons songer un instant à en donner une analyse : au reste, beaucoup de ces travaux, et non des moindres, ont un intérêt purement local.
Ce que nous pouvons y découvrir, cependant, ce sont les grands