petite troupe des alliés se retira à vingt kilomètres dans l’intérieur, sous le commandement du général Buendia. Le combat avait duré six heures.
En même temps, le reste des forces chiliennes débarquait dans l’anse voisine de Junin sans rencontrer de résistance, et aurait pris à revers la défense de Pisagua, si elle s’était prolongée. Le général Escala, qui les commandait, s’avança rapidement le long de la voie ferrée jusqu’à Dolorès, point d’eau important pour le ravitaillement de ses troupes.
Cependant le général Buendia avait rejoint Iquique ; sentant tout le danger de sa position, il se décida à marcher le plus tôt possible sur l’ennemi, que sa flotte renforçait tous les jours. Laissant environ 2 000 hommes de garnison à Iquique, toujours bloqué par l’escadre chilienne, il concentra ses forces à l’extrémité de la voie ferrée, et y donna rendez-vous aux troupes boliviennes, que commandait à Tacna le général Daza. Mais cet appel resta vain, et ce fut avec ses seules forces qu’il attaqua le 19 novembre les troupes du colonel Sotomayor, qui disposait de 6 000 hommes, solidement établis sur les hauteurs de San Francisco et de l’Encanada, et pouvant être renforcés d’une force égale placée entre Dolorès et Pisagua. Le combat, qui était vraiment le premier de la campagne, fut chaudement disputé ; les bataillons de Cuzco et d’Ayacucho formés par le colonel Cacerès firent des prodiges de valeur, et l’infanterie chilienne fournit, pour la défense de son écrasante artillerie, de magnifiques charges à la baïonnette. Mais l’attaque des alliés était prise de flanc par des batteries bien servies et bien placées, et la retraite vers Tarapaca s’imposa au général Buendia. Les troupes chiliennes ne poursuivirent pas, bien que les vaincus fussent en tel état qu’ils enterrèrent leurs canons, d’ailleurs à peu près inutiles.
A Tarapaca, où se reformèrent les troupes péruviennes grâce à l’énergie et à la prévision du colonel Suarez, leur chef d’état-major, elles furent rejointes par la garnison d’Iquique ; les troupes boliviennes avaient continué leur marche sur La Paz. Elles avaient déjà commencé leur difficile retraite vers Tacna, et il ne restait plus à Tarapaca qu’une forte arrière-garde, quand une troupe chilienne de 2 300 hommes, sous le commandement du colonel don Luis Arteaga, s’y présenta. Une reconnaissance de cavalerie, après avoir tâté les avant-postes péruviens, avait