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LA
JEUNESSE D’OCTAVE FEUILLET
D’APRÈS UNE CORRESPONDANCE INÉDITE [1]

I


I. — LE RETOUR DE L’ENFANT PRODIGUE

Octave Feuillet, dont Saint-Lô, sa ville natale, a célébré avec éclat, — non sans quelque retard, — le centenaire, a toujours pratiqué le précepte du philosophe antique : Cache ta vie. Il donnait ses œuvres et se gardait. C’était la manière classique. Elle est demeurée la plus sage, et aussi la plus élégante. Il a fallu que parussent, longtemps après sa mort, les deux volumes de Mme Octave Feuillet, Quelques années de ma vie, et Souvenirs et Correspondance, pour que nous fussions invités à entrer chez lui et à mieux connaître « cet homme modeste qui douta toujours de ses propres dons. » Une correspondance fort singulière, — le lecteur en pourra juger, — qui m’a été confiée à Saint-Lô par son dernier fils, unique héritier du nom, le commandant Richard Feuillet, va permettre de projeter une lumière nouvelle sur ses années de débuts littéraires et sur les représentations de ses premières pièces : on y pourra trouver, par surcroît, un pittoresque tableau de la vie de théâtre sous le second Empire.

  1. Copyright by Henry Bordeaux, 1922.