Samedi, 24 mars 1917.
Le Soviet a appris que le Roi d’Angleterre offre à l’Empereur et à l’Impératrice l’hospitalité du territoire britannique. Sur la sommation des « maximalistes, » le Gouvernement provisoire a dû s’engager à maintenir en Russie les souverains déchus. Le Soviet a désigné, en outre, un commissaire « pour contrôler la détention » de la famille impériale.
D’autre part, le Comité central du Soviet a adopté hier soir les motions suivantes :
l° Ouverture immédiate de négociations avec les ouvriers des pays ennemis ;
2° « Fraternisation systématique » des soldats russes et ennemis sur le front ;
3° Démocratisation de l’armée ;
4° Renonciation à tout programme de conquête.
Voilà qui nous promet de beaux jours !
A six heures, je me rends au Palais Marie, avec mes collègues Buchanan et Carlotti, pour procéder à la reconnaissance officielle du Gouvernement provisoire.
Ce bel édifice, offert jadis par Nicolas Ier à sa fille préférée, la duchesse de Leuchtenberg, devenu ensuite le siège du Conseil