Page:Revue des Deux Mondes - 1922 - tome 9.djvu/701

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
REVUE MUSICALE


Théâtre de l’Opéra : Falstaff, de Verdi. — Artémis troublée, ballet en un acte ; scenario de M. Léon Bakst, musique de M. Paul Paray. — Théâtre de l’Opéra-Comique : Les Noces corinthiennes, tragédie lyrique en trois actes et un prologue ; poème de M. Anatole France, musique de M. Henri Busser. — Mme Yvette Guilbert.


« Je ne veux point ici rappeler le passé. » Et pourtant ! Si nous avons pris peu de plaisir à l’audition du merveilleux Falstaff, il en faut peut-être accuser, avec la présente exécution, de grands et chers souvenirs. Souvenirs du chef-d’œuvre tel qu’il nous apparut naguère pour la première fois ; souvenirs aussi de l’auteur lui-même, de l’artiste et de l’homme qu’il était, de sa gloire et de sa modestie, de la noblesse de son âme, et de notre amitié.


Milan, 9 décembre 1893.

« Je regrette que vous ne soyez pas ici ce soir. Peut-être vous y gagnez.

Ce soir donc Falstaff !

Je ne sais pas si j’aurai trouvé la note gaie, la note juste, et surtout sincère. Hélas ! aujourd’hui on fait en musique des choses très belles et en certaines parties, (quand on ne va pas au delà), il y a un véritable progrès. Mais en général on n’est pas sincère et on fait toujours comme son voisin... Mais ne parlons pas politique. Demain ou après, vous recevrez la partition et le libretto.

Je vous serre les deux mains.

G. VERDI.

Trois jours plus tard :

« Comme pour Otello, le public a été indulgent pour Falstaff.

G. VERDI. »