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qui s’était éloigné de vous un malin de printemps, et qui, un soir de neige, vous rapporte sa palme mystique.

A demain. Je t’embrasse. Ma femme l’embrasse aussi, et mes enfants leur grand ami.

PHILIPPE P.


Georges Tréval à Renaud Dangennes.


Georges Tréval exprime à Renaud Dangennes, son collègue et ami, ses plus vives félicitations à l’occasion de son élection à l’Académie française.


Edmond Larmechin à Renaud Dangennes.


Ce vendredi matin.

Monsieur et cher maître,

Si je n’avais écouté quo mon cœur, je serais allé vous présenter mes félicitations hier soir, dès que j’eus lu dans le Temps l’annonce d’ailleurs escomptée de votre élection a l’Académie française. Mais j’aurais craint de déranger une fête où il est normal que les enfants ne paraissent qu’au dessert.

Les enfants, ce sont vos disciples et toute cette jeunesse des écoles, pour qui votre nom représente tant de beautés confondues. La joie est parmi nous. Elle viendra bientôt battre votre porte, toujours si obligeamment entr’ouverte. Ce n’est pas que nous applaudissions au choix de l’Académie comme à une inspiration généreuse. L’Académie n’a fait que suivre les conseils et l’ordre de la justice, en consacrant aux yeux du monde la science philologique française dont vous avez été à la fois la source toute neuve et le large fleuve fécondant. Mais ce que le choix d’aujourd’hui nous offre, à nous qui vous avions élu depuis longtemps, c’est l’occasion de faire éclater sans fausse retenue nos sentiments à votre égard. Certes, vous les connaissiez, et vous les deviniez si bien ! Quelquefois vous vous accordiez, et plus encore vous nous accordiez le souriant plaisir de nous les confesser à nous-mêmes, en notre place, nos sentiments, et par là de les augmenter. Et nous qui vous les donnions, nous n’osions vous les traduire, ni franchir les barrières