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pouvaient prévoir : l’ascenseur, le téléphone, le radiateur, le dispensateur de lumière électrique, par exemple... Au lieu de s’y appliquer sérieusement, voici vingt ans que les « modern-stylistes » s’entêtent à construire de hautes cheminées, ou des porte-flambeaux massifs, sans s’inquiéter le moins du monde s’ils pourront servir à quelque chose dans les nouvelles demeures sans foyer et sans flambeaux. En fait, leurs œuvres laborieusement modernistes acclamées par la critique comme l’art de l’avenir, s’en sont allées encombrer les musées, sans avoir jamais servi à qui, ni à quoi que ce fût. C’est ce qu’on appelle, sans doute par antiphrase, de « l’Art appliqué. » Il est temps qu’on se mette à de plus utiles besognes. Les artistes décorateurs d’aujourd’hui semblent l’avoir compris. Il y a, enfin, à ce Salon, plusieurs essais de « cache-radiateur ». Il y a des ferronneries, des appareils d’éclairage, des lampes plafonnières, qui peuvent servir. C’est à l’appoint des Artistes décorateurs, comme à celui des étrangers que les Salons, cette année, doivent leur plus sérieux attrait.


ROBERT DE LA SIZERANNE.