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« Tout le monde sait bien que l’armée française est puissamment venue en aide à l’année japonaise ; mais je tiens à examiner brièvement aujourd’hui les circonstances les plus importantes dans lesquelles cette aide s’est manifestée.

« Quand avant et après la Révolution de Meiji l’armée japonaise chercha à se réorganiser à l’européenne, c’est d’abord la France qu’elle prit pour modèle, et c’est à celle-ci qu’elle demanda quelques-uns de ses excellents officiers comme instructeurs : en outre, nous avons reçu de la France des armes, des chevaux et bien d’autres choses encore qui étaient nécessaires à l’organisation de notre armée. Dans le même temps, nombreux étaient nos officiers et élèves-officiers qui étaient envoyés en France pour s’instruire dans l’art militaire. C’est sur cette base solide qu’est établie notre armée actuelle. « Pendant la dernière guerre, la France et le Japon furent unis pour la paix du monde et au cours de cette guerre notre armée a beaucoup appris par l’exemple de l’armée française dont les leçons nous ont été précieuses. « Après la guerre, le Gouvernement français nous a envoyé spécialement un grand nombre d’officiers et de techniciens riches des expériences vécues pendant la campagne. L’aviation japonaise et d’autres spécialités ont réalisé sous leur direction de sérieux progrès et en réalisent encore chaque jour. L’armée japonaise ne peut qu’en éprouver une gratitude profonde pour l’armée française, couverte de gloire. »

Et il termina en buvant à « la prospérité croissante de l’armée française. »

À ce toast chaleureux le Maréchal a répondu :

« Vous avez bien voulu adresser un hommage à l’œuvre de collaboration de l’armée française avec l’armée japonaise. Nos officiers sont fiers d’avoir été appelés à remplir cette tâche et je puis vous donner l’assurance qu’ils continueront, dans l’avenir, à apporter le même dévouement à l’accomplissement des millions que vous voudrez bien leur donner.

« À l’heure actuelle, de nombreux officiers japonais se trouvent dans nos écoles et dans nos régiments, des officiers français sont venus dans les rangs de l’armée japonaise. Enfin, j’ai eu le plaisir d’apprendre que vous vous prépariez à faire le meilleur accueil à quelques-uns de nos officiers qui viennent chez vous pour étudier votre langue et vos institutions militaires. Grâce à cette pénétration réciproque, nos armées appren-