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Le soin de la diriger a été confié à deux savants professeurs, dont le nom fait autorité pour tout ce qui touche aux choses d’Espagne : M. Ernest Mérimée, qui fut longtemps professeur à la Faculté de Toulouse, auteur d’une Histoire de la littérature espagnole devenue classique ; et son fils, M. Henri Mérimée, lui, aussi ancien normalien et professeur de Faculté, autour d’une thèse remarquée sur l’ancien théâtre à Valence. Sous leur énergique impulsion, de jeunes maîtres donnent toute l’année à des étudiants de tout âge et venus de tous les points de la société, des cours de français et aussi d’histoire de la littérature, de l’art, de la civilisation française : enseignement d’autant plus nécessaire, qu’il n’existe de chaire de littérature française dans aucune des Universités espagnoles. Ces cours, qui ont groupé 290 étudiants en 1921, en comptent cette année 340. Ajoutons que l’Institut de Madrid tend à rayonner sur toute l’Espagne. Déjà il a une section à Barcelone. L’été, des cours de vacances se font à Burgos pour les jeunes Français qui désirent acquérir la pratique de l’espagnol. L’institution sert en outre à ceux de nos étudiants qui préparent la licence et l’agrégation d’espagnol : des cours sont organisés spécialement pour eux ; de riches bibliothèques leur sont ouvertes : ils ont ainsi cet avantage inestimable de pouvoir lire dans leur atmosphère et sur place les chefs-d’œuvre de la littérature qu’ils étudient.

Quant aux conférences publiques, elle ont été faites par des maîtres tels que MM. Gustave Lanson, Reynier, André Le Breton, de l’Université de Paris, Maurice Wilmotte, de l’Université de Liège, et le regretté Emile Bertaux. M. André Michel est allé à Madrid parler de cet art gothique qu’il connaît si admirablement, et M. Raymond Thamin de ces questions d’enseignement qu’il traite avec une maîtrise et un tact hautement appréciés des lecteurs de la Revue. Ecrivains et conférenciers ne sauraient mieux faire que d’apporter leur concours à une œuvre si évidemment nationale et qui rend de tel services : ils ne perdront pas leur peine.


A cette Œuvre d’enseignement est jointe une Ecole des hautes études hispaniques, créée par l’Université de Bordeaux à la ressemblance de nos Ecoles archéologiques fameuses d’Athènes