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UN GRAND AFRICAIN

LA VIE ET LA MORT
DU GÉNÉRAL LAPERRINE

III [1]
LE DERNIER RAID


PARIS-ALGER-TOMBOUCTOU-DAKAR

Au moment où le général Nivelle ordonnait le départ, parvenait de France une importante nouvelle. Le raid ne serait pas seulement un raid Alger-Tamanrasset, mais, du moins pour un avion du type des grands raids, un raid Paris-Alger-Tombouctou-Dakar. Il fallait attendre que le commandant Vuillemin, parti de Paris et arrivé à Barcelone, eût rejoint l’escadrille des Bréguet. Pendant ce temps, les esprits avertis s’interrogeaient anxieusement. Quel sort serait réservé à cette expédition ? « Ce raid représente une des entreprises les plus ardues qui aient été tentées jusqu’ici. J’aurais, personnellement, préféré le voir reporter à une époque où le matériel nouveau mis au point par les constructeurs aurait été prêt (principalement en ce qui concerne les moteurs), où l’organisation de l’infrastructure des lignes aériennes aurait été plus avancée, enfin, et surtout, à une saison plus favorable. Je sais, en effet, par une expérience déjà longue d’exploitation des réseaux aériens, combien l’époque de l’année où nous sommes encore soulève de difficultés. » (Interview de M. Louis Bréguet, Le Temps.)

  1. Voyez la Revue des 1er et 15 avril.