marxistes que mettent en avant les agents de Lénine ; ils se bornent à préconiser la haine religieuse de l’étranger, préparant ainsi, sous la forme d’un nationalisme perfide, les luttes de classes entre les deux populations européenne et musulmane, premier pas vers la grande Révolution, espoir final des gens de Moscou. L’un des délégués orientaux, au dernier Congrès de Dakou, déclarait que l’incendie se propagera lentement, mais sûrement, de proche en proche. Après l’Egypte, ce sera le tour des autres pays du Nord de l’Afrique, celui de la Tunisie, puis de l’Algérie et même du lointain Maroc. Aucun effort n’est négligé quand il s’agit de nous aliéner les populations musulmanes pour ruiner la France, déclarait textuellement Lénine. Quel que soit l’avenir réservé à la République de Moscou, son action aura produit bien des ravages, semant des germes dont souffriront longtemps les peuples musulmans, car de telles aspirations nationalistes sont prématurées chez des populations encore peu capables de régler leurs destinées. Ces procédés ont été mis en lumière dans une étude de M. Jean Maxe [1], qui signale à Moscou une savante organisation, d’une méthode très allemande, et qui suit attentivement les affaires musulmanes. Cette propagande sournoise emprunte quantité de formes : l’autre hiver, à Kairouan, un Hollandais voulait faire une conférence aux habitants de la grande ville religieuse ; sous le prétexte de passer en revue les différentes solutions à la question sociale, il avait préparé un exposé à tendance nettement communiste, d’autant plus dangereux que les indigènes
- ↑ Mercure de France, 1er janvier 1921 : la Propagande bolchevique mondiale. — Voir également un article de la Revue hebdomadaire par M. Ludovic Naudeau, paru les 20 et 27 novembre 1920 ; consulter aussi, dans la National Review d’octobre 1920, le récit d’un voyageur anonyme revenu récemment de Russie et qui déclare que la nature même du bolchévisme lui interdit de renoncer jamais à sa propagande de destruction. Enfin, on a appris, grâce aux études du colonel Reboul, publiées par le journal le Temps, que le Gouvernement soviétiste de Moscou mettait au service de sa propagande à l’étranger l’instrument policier de sa « Tchéka » organisée sur les mêmes bases que l’ancienne police impériale russe, mais naturellement composée des pires éléments. Pour ce qui est de notre Afrique du Nord, la propagande est menée par cette tourbe que l’on voit, en ce moment, sur tous les rivages de l’Orient.
A ce même sujet, on me racontait dernièrement que des Russes rentrant d’Extrême-Orient avaient constaté, en Indochine, le prestige considérable de la Russie parmi nos indigènes : ceux-ci les avaient accueillis avec un enthousiasme très vif, les croyant du Gouvernement soviétiste de Moscou. Voilà où l’on en est un peu partout. Ce serait une grave erreur de croire que seules les possessions anglaises sont contaminées par la propagande bolchéviste.