Page:Revue des Deux Mondes - 1922 - tome 8.djvu/580

Cette page a été validée par deux contributeurs.

AVEC LE MARÉCHAL JOFFRE
EN EXTRÊME-ORIENT


(Novembre 1921-Janvier 1922)



I

INDO-CHINE ET SIAM




C’est au printemps dernier que le principe d’une mission française officielle en Extrême-Orient fut admis par le Gouvernement : il convenait en effet de rendre au Japon la visite que le Prince héritier Hirohito venait de faire à la France et de resserrer nos liens d’amitié avec tous les pays d’Asie qui avaient participé à la victoire.

On demanda au vainqueur de la Marne d’accepter cette mission : l’autorité exceptionnelle qui s’attache à son nom, l’éclat des services qu’il a rendus à la cause de la liberté, le souvenir de ses campagnes coloniales en Extrême-Orient, le désignaient plus qu’un autre pour une telle ambassade.

Sans doute avait-il bien mérité le droit, comme le poète, de vivre dans sa maison le reste de son âge ; mais, lorsqu’on lui représenta les raisons qu’avait le Gouvernement de lui demander ce sacrifice à son repos, il accepta très vite de reprendre son bâton de pèlerin pour mettre une nouvelle fois le prestige de sa gloire au service de la France.

C’est dans ces conditions que le Maréchal s’embarquait à Marseille le 11 novembre 1921 à bord du Porthos, paquebot des Messageries maritimes, pour l’Indo-Chine, le Siam, le Japon et la Chine.