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Japonais ne rien trouver dans l’huître qu’il sacrifie au bout de ce temps. »

En somme, dans la production des perles cultivées incomplètes, on réalisait, par l’introduction d’un corps étranger entre la coquille et le manteau un encapuchonnement de celui-ci qui recouvrait de substance nacrée la partie encapuchonnée du corps étranger. Dans la production des perles naturelles, l’huître ferme elle-même, par un mécanisme encore inconnu, le capuchon autour d’un corps étranger introduit accidentellement. Enfin, dans le procédé Mikimoto, on fabrique de toutes pièces et on greffe le sac perlier qui doit résulter naturellement de cette fermeture du capuchon.


Il nous reste maintenant à comparer la perle complète ainsi cultivée aux perles fines naturelles, et c’est ici le point scientifiquement et esthétiquement le plus important.

L’étude microscopique des perles de nacre, des demi-perles et des perles fines démontre que l’orient particulier de ces dernières est lié à la structure de leur surface, qui seule, comme nous allons voir, permet de définir les perles fines et qui se trouve identique dans celles-ci et dans les perles cultivées complètes.

On a voulu quelquefois considérer l’élasticité des perles fines comme un de leurs caractères spécifiques, et on a maintes fois raconté des histoires de colliers royaux ou princiers dont, le fil s’étant rompu, on avait vu les perles commencer sur le parquet une série de bonds et de rebondissements étourdissants sous les regards ébahis de la cour.

La vérité est tout autre : les perles fausses (en verre) tombant d’une certaine hauteur rebondissent plus haut que les perles fines et les perles cultivées lesquelles ne présentent d’ailleurs pas à cet égard de différences observables entre elles.

On a parlé aussi de la dureté et de la densité des perles. A ces deux points de vue également, les perles cultivées et les perles fines sont indiscernables.

Quand on sectionne une perle fine et une perle japonaise, on constate que le noyau nacré de celle-ci est généralement plus gros ; mais les noyaux des perles fines varient beaucoup de nature et de structure interne, sans d’ailleurs que cette nature et cette structure aient la moindre influence sur l’orient de la perle. Les expériences optiques de M. Boutan établissent nettement que les qualités de la surface de