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LES AGENTS ROYALISTES EN FRANCE
AU TEMPS DE LA RÉVOLUTION ET DE L’EMPIRE

L’AFFAIRE PERLET

IV <[1]
LA CORRESPONDANCE ANGLAISE
PERLET A LONDRES

On suppose peut-être que, lorsque Fauche-Borel apprit, vers le 20 avril, par les journaux de Paris, la mort de son neveu, sa foi dans l’influence et la puissance du Comité secret fut ébranlée ! Point du tout. Fauche était un de ces illusionnés qui chérissent leur chimère et ne veulent pas être détrompés. Perlet, d’ailleurs, adopta un thème audacieux mais acceptable ; « il n’a, assure-t-il, jamais vu Vitel, arrêté avant d’avoir atteint Paris et sur une dénonciation très probablement émanée de Londres. S’il avait pu s’aboucher avec le jeune homme, le conseiller, le présenter au Comité, le déplorable malheur eût été évité. » Mais Vitel, une fois pris, a « perdu la tête, » et Perlet reproche vertement à Fauche le choix imprudent, pour une mission si délicate, d’un émissaire à ce point étranger aux précautionneuses roueries de la grande intrigue. Pour le coup, Fauche-Borel se fâche ; il ne supporte point qu’on l’accuse de légèreté ou de maladresse :

  1. Voyez la ‘‘Revue’’ des 1er et 15 janvier et du 15 février.