c’est très différent. Le révolutionnaire a la volonté de reconstruire ; l’anarchiste ne pense qu’à détruire.
Samedi, 23 septembre.
Afin de soulager la Roumanie, les Alliés attaquent sur tous les fronts.
En Artois et en Picardie, les Anglais et les Français emportent d’assaut une longue ligne de tranchées allemandes. Dans la région de l’Isonzo, les Italiens accentuent leur offensive à l’Est de Goritz. En Macédoine, les Anglais traversent la Strouma, tandis que les Français et les Serbes, après s’être emparés de Florina, repoussent impétueusement les Bulgares, dans la direction de Monastir. En Volhynie, depuis les marais de Pinsk jusqu’au Sud de Loutzk, les Russes harcèlent les Austro-Allemands. En Galicie, ils avancent vers Lemberg et au Sud-Ouest de Kalicz. Enfin, dans les Carpathes de Bukovine, ils enlèvent plusieurs positions ennemies au Nord de Dorna-Vatra.
Mardi, 26 septembre.
La situation empire à Athènes : le duel du Roi et de Venizélos en est à la phase décisive.
Un journaliste russe, dont je connais les accointances avec Sturmer, vient me voir et me confie que « certaines personnes de la Cour » envisagent sans déplaisir l’éventualité d’une crise dynastique en Grèce, et qu’elles fondent même quelque espoir sur le Gouvernement français pour hâter cette crise « qui serait si favorable à la cause des Alliés. »
Je lui réponds, avec prudence, que les idées dont Briand s’inspire dans sa politique envers la Grèce n’impliquent nullement une crise dynastique et qu’il appartient au roi Constantin de réaliser lui-même le magnifique programme d’expansion nationale que les Gouvernements alliés lui proposent. Il n’insiste pas.
Le jeu de Sturmer et des « personnes de la Cour, » dont ce journaliste est l’instrument, n’est pas difficile à pénétrer. Les partisans de l’autocratisme russe ne sauraient évidemment prêter la main au renversement d’un trône. Mais, si les événements de Grèce devaient aboutir à la proclamation d’une république,