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AFRICA

« ... Nous qui aurions dû savoir, nous ne savions pas que nous rentrions dans une province perdue de la Latinité. »
(Discours à la nation africaine.)


Les lecteurs de la Revue, qui ont bien voulu suivre, avec indulgence et sympathie, les articles que je publie ici même, depuis bientôt deux ans, sur la renaissance de l’Afrique latine et sur toutes les questions connexes, seront peut-être heureux d’apprendre qu’un si long effort n’est pas demeuré sans résultats. De tous les points de l’Algérie et de la Tunisie, et, je puis dire, du monde entier, j’ai reçu des lettres d’approbation et d’encouragement. Mieux : des bonnes volontés se sont offertes pour travailler à cette grande œuvre de la résurrection intégrale des monuments et des villes de l’Afrique ancienne. Prochainement, sans doute, de si généreux projets entreront dans la voie des réalisations. Enfin, à Alger même, sans que je l’eusse demandé ni même pu prévoir, une jeune revue s’est fondée, qui se propose de défendre et de répandre des idées qui nous sont chères. Je salue avec joie la naissance de l’Afrique latine, et je lui souhaite durée et prospérité pour la pacification des esprits et la réconciliation fraternelle de toutes les races africaines.

Mais, comme il fallait s’y attendre, ces idées ont soulevé, d’autre part, des objections assez nombreuses. Certains leur ont opposé une fin de non-recevoir absolue. D’avance, leur siège est fait. Ils m’en veulent de menacer des préjugés qu’ils considèrent comme des acquisitions définitives de l’histoire, des axiomes