cette même neuvaine et ce même point de départ, — la fête de la Chaire de Saint Pierre ! — pour faire monter vers Dieu, de leur côté, leurs vœux d’union.
Rome estime, — la jurisprudence du Saint-Office en témoigne, — que les catholiques n’ont pas à faire mettre aux voix, dans une conférence, les titres de crédibilité de leur Eglise, mais l’histoire dira que sur un arrière-plan supérieur qui domine l’inévitable étroitesse des débats humains, la Rome de Benoit XV aima se rencontrer avec l’épiscopalisme américain, pour prier. Et dans cette prière, les fidèles de l’une et l’autre Eglises, avouant implicitement que les péchés des hommes purent de part et d’autre contribuer aux vieilles ruptures, suppliaient Dieu de « ne pas considérer leurs péchés, mais la foi qu’ils professent, » et de leur donner, selon sa volonté, « paix et union <ref> Epistolae nomine SSmi Domini Benedicti XV humaniter missae ab Em. viro Petro Gasparri, C. S. R. E. cœtui virorum delectorum ad congressum orbis christians parandum ut favente Deo controversiae de fide et constitutione Ecclesiae Christi rite dilucidentur atque explorentur. — Batiffol, Le Correspondant, 10 juin 1919, p. 769 à 792. </<ref>. »
Le 16 mai 1919, les délégués de la Commission de la World Conference, faisant leur tour d’Europe, furent reçus par Benoit XV. Ils l’invitèrent à se faire représenter à ces futures assises religieuses. Ils le sentirent animé d’une « bienveillance irrésistible » à leur endroit, et, tout en même temps, tenu à distance de la conférence par une « rigidité inébranlable. » A l’issue de l’audience, Mgr Cerretti leur remettait une note, où d’avance avait été rédigé le langage même que le Pape venait de leur tenir. Elle était ainsi conçue :
« Après les avoir remerciés de leur visite, le Saint-Père déclara qu’en sa qualité de successeur de saint Pierre et vicaire de Jésus-Christ, il n’avait pas de désir plus ardent que celui d’une seule bergerie et d’un seul pasteur. Sa Sainteté ajouta que l’enseignement et la pratique de l’Église catholique romaine à l’égard de l’unité de l’Eglise visible du Christ étaient bien connus de tout le monde ; il s’ensuivait que l’Église catholique ne pouvait prendre part à un congrès de la nature de la Conférence universelle. Cependant, Sa Sainteté n’entend pas du tout désapprouver le Congrès en question pour ceux qui ne sont pas unis à la chaire de saint Pierre ; au contraire, il désire ardemment et il prie pour que ceux qui prendront part au Congrès, au cas où il deviendrait une réalité, puissent, par la grâce de Dieu , voir la lumière et se réunir au chef visible de l’Église par lequel ils seront reçus à bras ouverts.