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bien qu’elle n’en ait pas conscience, tout le reste de la doctrine [1], et que les contacts qui s’établiront entre l’Eglise romaine, telle qu’elle est, et toutes ces Eglises en travail d’union, les aideront à ressaisir et à cueillir, sur l’arbre même de leur foi chrétienne, certains fruits oubliés, insoupçonnés, qui ne seront autres que les propres apports de la tradition catholique romaine.


IV, — LA CONFÉRENCE MONDIALE PROJETÉE PAR LES ÉPISCOPALIENS D’AMÉRIQUE : LES RÉPONSES DU SAINT-SIÈGE

Tandis que Rome trouvait, dans ces complexes aspirations de l’anglicanisme et du slavisme, des raisons d’espérance, certains messages de l’Eglise épiscopalienne américaine se multipliaient en Europe, et ces messages, dont le premier remonte à 1910, préparaient une « conférence mondiale » (World Conference) pour l’union des Eglises. Les épiscopaliens d’Amérique, dont le culte s’inaugurait, au XVIIe siècle, d’abord à Jamestown, puis à New-York, ont des origines anglicanes : la convention triennale qu’en 1919 ils tenaient à Détroit a prouvé que, tout comme l’Eglise anglicane, ils sont en quête d’un compromis avec les tendances libérales des Eglises « congrégationalistes, » et que, d’autre part, un certain ritualisme proche des liturgies romaines ne les effraie pas [2]. Mais leur anglicanisme, à eux, n’eut jamais la morgue d’un nationalisme insulaire, et jamais la devise de guerre : Pas de papisme ! no Popery ! ne trouva chez eux l’accueil qu’elle rencontrait en Angleterre. M. Manning, recteur à New-York de leur église de la Trinité, et promoteur du projet de conférence, écrivait :


Nous croyons que toutes les communions chrétiennes s’accordent avec nous dans le désir de renoncer à toute opiniâtreté et de se revêtir de l’humilité qui est le propre de Notre Seigneur Jésus-Christ. Nous devons écouler l’appel de l’esprit divin, humblement et avec sincérité, regrettant notre isolement dans le passé, et nos fautes inspirées par l’orgueil et la suffisance, causes du schisme.


S’adressant à toutes les Églises qui croient effectivement à

  1. Leslie J. Walker, The ideal of one world-wide christian Church (The Constructive Quarterly, mars 1921). — Leslie J. Walker, Revue des Jeunes, 10 décembre 1920, p. 507-514.
  2. Lawrason Riggs, Revue des Jeunes, 10 février 1920, p. 305-309.