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ESQUISSES CONTEMPORAINES

M. MAURICE BARRÈS

III [1]
FACE A L’ACTION

Le 12 juillet 1914, « par une acclamation unanime, » la Ligue des Patriotes, réunie pour se donner un Président, choisissait M. Maurice Barrès comme successeur de Paul Déroulède, mort depuis six mois. Le nouveau Président dénonçait avec vigueur l’active conspiration qu’il voyait se fomenter « pour rompre la Triple-Entente et lui substituer une alliance avec l’Allemagne. » Quelques jours plus tard, il adressait non seulement aux Ligueurs, mais à tous les Français, un appel pour les grouper dans une manifestation fraternelle sur le passage du Président de la République rentrant dans Paris. Et le 5 août, il commençait dans l’Écho de Paris, concurremment avec Albert de Mun, cette campagne de presse quotidienne, ou presque quotidienne, qui devait durer plus de quatre années, et qui restera son œuvre la plus belle et la plus méritoire.


I

Se représente-t-on bien, quand on n’est pas « du métier, » la difficulté de l’effort que symbolise ce simple mot : l’article quotidien ?

  1. Voyez la Revue des 1er et 15 janvier.