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LES AGENTS ROYALISTES EN FRANCE
AU TEMPS DE LA RÉVOLUTION ET DE L’EMPIRE

L’AFFAIRE PERLET

III [1]
PERLET

Un mois à peine après son arrivée à Londres, Fauche Borel reçut une lettre de son frère François, fixé à Berlin. François Fauche restait, depuis son séjour à Paris, en correspondance avec Perlet, ce pauvre hère de journaliste qui, objet des rancunes jacobines, végétait maintenant, après cent aventures retentissantes, ruiné, sans moyens de refaire sa fortune, mais se vantant de garder au cœur les irréductibles convictions du plus pur royalisme. Perlet écrivait donc à François Fauche, épanchant ses tristesses et ses rancunes, lui confiant sans détour sa douleur de voir la France courbée sous le joug d’un tyran. Très estimé des anciens « fructidorisés, » conservant des relations dans tous les partis, « » ayant même, disait-il, pour ami l’un des plus puissants fonctionnaires du nouveau régime, il savait que Bonaparte n’était pas aimé ; l’entourage de l’Empereur supportait impatiemment son despotisme et n’aspirait qu’à la délivrance ; plusieurs de ses généraux ne cachaient pas leur

  1. Voyez la Revue des 1er et 15 janvier.