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UN CONSEILLER DE BALZAC
LE Lt-COLONEL PÉRIOLAS [1]

Bien des lecteurs voient sans doute ici pour la première fois le nom parfaitement obscur de Périolas. Quelques-uns se rappelleront peut-être que Pierre Grassou [2] lui fut dédié par Balzac « comme un témoignage de l’affectueuse estime de l’auteur. » D’autres l’auront entrevu en de rares passages de la Correspondance du romancier. Et cependant Balzac en faisait grand cas. Relisons attentivement ces quelques lignes d’une lettre adressée à Mme Carraud, en 1838 :


« Ce serait un des bonheurs de ma vie d’avoir M. Périollas (telle est l’orthographe de Balzac) auprès de moi ; c’est un des caractères que j’ai remarqués, estimés et il y en a très peu. Il a eu un élan, un jour, en apprenant mes malheurs, que j’ai compté comme dix ans d’amitié ; aussi, malgré la rareté de nos entrevues, avais-je le projet d’inscrire son nom... en tête de quelque scène de la vie militaire. Je lui suis redevable de quelques précieux renseignements. C’est un des rares gens à qui je reconnaisse le talent d’écrire à un très haut degré : je le prendrais volontiers pour un de mes conseils. »


Quels éloges ! Voilà certes, un jugement bien fait pour exciter la curiosité des chercheurs. La correspondance que nous

  1. Copyright by Marcel Bouteroa, 1922.
  2. Cf. H. de Balzac, Œuvres complètes, tome VII, p. 480 (Notes sur la dédicace de Pierre Grassou), éd. M. Bouteron et H. Longnon, III, par Ch. Huard. Paris, L. Conard, 1913, in-8, et Revue de France (Commentaires), 15 juillet 1921, p. 404-411.