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Et maintenant, sur les courbes obtenues, sur les sismogrammes, qu’est-ce qu’on observe ? On remarque que presque tous les-séismes lointains se manifestent par l’enregistrement de trois sortes d’ondes distinctes, qui parcourent la terre avec des vitesses de l’ordre dé quelques kilomètres par seconde, vitesses qui sont naturellement plus grandes pour les ondes reçues les premières. Ajoutons que les trois sortes d’ondes qu’on enregistre correspondent en moyenne à des périodes qui sont d’à peu près 6 secondes pour les premières reçues, de 12 secondes pour les deuxièmes, et de 18 secondes pour les dernières. On remarque en général trois phases distinctes : tout d’abord et pendant un certain nombre de secondes, le sismographe manifeste de petites oscillations rapides qui ont commencé assez brusquement ; puis commencent des oscillations beaucoup plus amples et aussi beaucoup plus lentes, qui durent un temps variable avec des paroxysmes ; et enfin le phénomène se termine par l’enregistrement d’une troisième sorte d’ondes, moins intenses, chevauchant plus ou moins sur les précédents et qui achèvent de donner au sismogramme son caractère.

Ces trois périodes à peu près toujours reconnaissables correspondent à ce qu’on est convenu d’appeler la phase préliminaire, la phase principale et la phase terminale de la courbe. Or, on a depuis longtemps remarqué que la durée de la phase préliminaire, ou, — ce qui revient au même, — les temps séparant le début de la première phase et celui de la seconde, sont d’autant plus grands que le foyer du séisme se trouve en un point plus éloigné. Cette remarque généralisée, vérifiée et trouvée toujours en accord avec l’observation, a permis de construire empiriquement des courbes et des tables numériques qui, connaissant la durée de la phase préliminaire d’un séisme qui vient d’être enregistré dans un observatoire, permet d’en déduire immédiatement, et avec une assez grande précision, la distance à laquelle s’est produit le séisme.

Supposons qu’un autre observatoire ait fait de même, et que tous deux, après s’être communiqué leurs résultats, tracent, sur la sphère terrestre deux cercles correspondants aux distances trouvées ; le foyer sera nécessairement à l’une des deux intersections de ces deux cercles. Les données fournies par un troisième observatoire permettront de savoir laquelle des deux doit être choisie.

Mais un observatoire bien outillé peut à lui seul déterminer non seulement la distance, mais la direction (c’est-à-dire la position exacte sur la carte) d’un séisme enregistré par lui. Le rapport des déplacements