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— ... Oui, n’est-ce pas, c’est bien ? De grands docteurs étrangers qui sont venus assuraient : « Des établissements de ce genre, organisés de la sorte, il y en a d’autres en Europe... pas beaucoup. Et de meilleurs, il n’y en a pas. »

Je crois bien que ces étrangers avaient raison, — comme avait raison don Juan Barcia Caballero, de répéter leurs paroles... Et ce n’est pas seulement sur de vieilles pierres, de vieilles rues, de vieilles églises, que tombe et s’alourdit cette nuit galicienne.

Elle enveloppe aussi, — jusqu’au soleil de demain, — tout ce bel effort vers l’action, la science, le progrès. Et puis elle enveloppe là-bas, au bout de la verte Alameda, le monument en marbre de Rosalia de Castro, la grande poétesse. A cette heure doivent venir autour d’elle les âmes de ses sœurs célèbres, Conception Arenal, Emilia Pardo Bazan Et Ton y pourrait évoquer d’autres fils de cette même terre, écrivains, bien vivants ceux-là et qui sont aujourd’hui parmi les meilleurs de l’Espagne.

... Tout cela fait vraiment pour une cité provinciale d’aussi petite importance que ce Santiago, toute resserrée, lointaine, isolée, oubliée au bout de ses mauvaises routes, tout cela fait vraiment beaucoup de richesse... N’est-il pas bon de dire à nos amis de Galice que nous savons le reconnaitre, et aussi l’admirer ?...


ANDRE CORTHIS.