ami du président Harding, est parmi les vaincus, mais aussi le sénateur Hitchcock, du Nebraska, collaborateur intime du président Wilson. L’un des premiers résultats des élections sera probablement l’adoption d’une transaction qui tolérerait les vins légers, le cidre, la bière, moyennant une taxe qui servirait à payer aux anciens combattants la prime qui leur a été promise.
La politique extérieure n’a pas tenu, dans la campagne électorale, la première place. Le président Harding et son ancien concurrent M. James M. Cox, sont d’accord sur ce point qu’il ne faut pas attribuer aux élections une portée générale. En tout cas, les radicaux élus sont parmi les adversaires les plus résolus de toute remise des dettes aux Alliés et de toute intervention dans les affaires d’Europe. Cependant M. Cox reconnaît lui-même, dans son journal le Dayton News, que les candidats n’ont pas manqué d’expliquer aux agriculteurs que le mauvais état des affaires dans les pays d’outre-mer était défavorable à la vente de leurs produits. Mieux éclairés, les citoyens américains finiront peut-être par comprendre tout ce qu’ils perdent à dresser des barrières entre les États-Unis et l’Europe. Le. sénateur Capper, chef du groupe agricole, demande déjà que le Gouvernement prenne des mesures pour aider à la reconstruction de l’Europe et à la réouverture des marchés étrangers. Mais une propagande intéressée, d’origine allemande et aussi, hélas ! anglaise, persuade aux Américains que c’est l’intransigeance de la France, ses appétits militaristes et impérialistes, sa haine irréductible contre l’Allemagne, qui empêchent l’Europe de retrouver son équilibre économique et sa stabilité financière. Puisqu’ils ne cessent de nous prêcher je ne sais quel désarmement, il faut bien leur répéter qu’ils se trompent ou qu’on les trompe, que la seule garantie sérieuse que nous apportait le Traité de Versailles, le pacte anglo-américain, s’est évanouie par le refus des États-Unis de ratifier le traité ; que d’ailleurs les Américains resteront mauvais juges des périls que la France peut courir, tant que le Mexique ou le Canada ne seront pas devenus des nations belliqueuses de 150 millions d’habitants, dont les armées auront, quatre fois en un siècle, envahi le territoire de l’Union, occupa Washington et New-York et annexé deux ou trois États.
L’opinion publique aux États-Unis, excitée par les pasteurs des différentes sectes, condamne avec indignation la politique française en Orient : elle trahit la chrétienté au profit des Turcs, elle favorise l’islam massacreur et le réintroduit en Europe, au lieu de secourir ses