Pendant ma maladie, mon fils André avait été libéré par la Commission des « jeunes criminels. » Libération qui, en fait, n’était qu’illusoire. Nous étions entièrement coupés de Kiev, qui avait été occupée par les « Blancs. » Mon fils ne savait où aller et que devenir. Il était sur le pavé, à peine vêtu, affamé, et sans un sou dans sa poche.
Après sa mise en liberté, André fut autorisé à passer quelques nuits à la chancellerie de la Commission qui l’avait libéré. Le président de cette Commission, Tarabykine, était un homme excellent : il s’intéressa au sort de mon fils et lui offrit l’hospitalité chez lui. Un jour qu’André était venu me rendre visite au camp, il me dit que Tarabykine n’était pas du tout un bolchéviste, mais un officier de l’ancienne armée russe, qu’il haïssait le Gouvernement des Soviets et aspirait à rejoindre les « Blancs. » Il offrait à mon fils de favoriser sa fuite. Il obtiendrait la nomination d’André au « Glavtop » (approvisionnement principal de combustibles), à Gomel, d’où il serait envoyé