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les agences de renseignements pour guider les producteurs et les intermédiaires français : mon second, M. Dupeyrat, si compétent en ces matières, rapporte une somme considérable de renseignements.

Donc, nous voici au milieu de nos nationaux, tous bons et braves Français, qui font honneur à leur pays et ont conscience de servir à son développement et à son influence dans le monde. Les présidents des deux Chambres, les ministres des Relations extérieures, de la Guerre et de la Marine, les notabilités du monde politique, militaire et littéraire se sont joints à eux. Dans le grand hall du Jardin zoologique, les tables du banquet portent plus de trois cents couverts ; Péruviens et Français, mélangés, sont heureux de se rencontrer en telle circonstance. M. Tarade porte le premier toast, puis les présidents de la Chambre et du Sénat, et le général Abrill, au nom des officiers généraux. Tous rappellent le rôle de la France qui, dans la guerre mondiale, s’est retrouvée le champion des plus nobles causes, et qui, en combattant pour son indépendance, a sauvé la liberté du monde ; les penseurs de notre XVIIIe siècle ont joué un rôle capital dans l’affranchissement de l’Amérique latine, et le Pérou est reconnaissant à la France de s’être fait représenter à cette commémoration par un général de la Grande Guerre. Je puis remercier tout le monde, car j’ai compris le sens général des discours en espagnol, et féliciter d’abord la colonie française de sa belle tenue pendant la guerre, sur les champs de bataille pour ceux qui étaient en âge de combattre, et au Pérou pour les autres ; elle a en M. Tarade un porte-drapeau digne d’elle et du pays, et je suis heureux de la trouver bien unie autour du représentant de la France, M. Dejean de la Batie, continuant les traditions de cordiale amitié qui lient notre pays à la République péruvienne, dont l’hospitalité est si bienveillante. Elle a été notre alliée de la guerre mondiale, la République aujourd’hui centenaire ; elle a déclaré la guerre à l’Allemagne, et beaucoup de ses enfants, volontaires dans nos rangs, ont mélangé leur sang au nôtre dans la lointaine Europe : je ne puis oublier qu’à Verdun j’ai eu sous mes ordres des Péruviens. Et je montre la France, résolument pacifique, qui se guérit lentement de ses blessures, et qui reste la sentinelle du Droit et de la Liberté.

La salle a été envahie par de nombreux spectateurs ; ils joignent leurs acclamations à celles des convives qui, debout,