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AUTOUR DU CONTINENT LATIN
AVEC LE « JULES MICHELET » [1]

III [2]
AU PÉROU : LES FÊTES DU CENTENAIRE


17-21 juillet 1921.

En quittant Balboa, le port américain du canal de Panama sur le Pacifique, le Jules Michelet navigue dans le canal pendant cinq milles, et nous conduit ensuite en pleine mer, dans une large baie que surveillent des îlots fortifiés et solidement armés. Les vents régnants, les alizés, viennent de l’Ouest et du Sud-Ouest, la Cordillère des Andes les arrête, et dans ces parages, l’Océan Pacifique mérite le nom que les premiers conquistadors espagnols lui ont donné.

A mesure qu’on s’avance vers l’Equateur, la température s’abaisse et le ciel se couvre de nuages. La côte apparaît abrupte et dénudée, et ne montre que ses roches ; les Andes cachent leurs sommets et même leurs premières pentes dans un épais brouillard. Cette étrange anomalie, unique sous ces latitudes, est due à une grande masse d’eau froide que le courant de Humboldt amène du pôle antarctique ; elle rafraîchit la mer et l’atmosphère, et amène du Sud une brise tempérée, qui, en pénétrant dans la zone torride, produit l’énorme évaporation, origine des nuages.

  1. Copyright by général Mangin, 1922.
  2. Voyez la Revue des 15 septembre et 1er octobre.