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LE
PROBLÈME DES RÉPARATIONS


I

Il nous faut revenir encore une fois sur un sujet ardemment débattu depuis quatre ans et qui semble s’obscurcir davantage à mesure que les experts multiplient leurs consultations sur le point de savoir quelle est la capacité de paiement de l’Allemagne. On a fini par ne considérer qu’un seul côté du problème, celui de la possibilité de paiements immédiats en monnaie, alors qu’il existe bien d’autres modes de transférer une partie de la richesse du débiteur à son créancier. La thèse étroite, et par conséquent inexacte, qui conclut à l’impuissance de l’Allemagne à payer ce qu’elle doit aux Alliés, vient de trouver un avocat de plus dans la personne d’un Anglais éminent, qui, au cours d’un récent voyage aux Etats-Unis, a renouvelé le plaidoyer pro domo germanica, auquel M. Keynes nous avait habitués depuis trois ans.

M. Mac Kenna, ancien chancelier de l’Echiquier, aujourd’hui président d’une des principales banques de Londres, la London Joint City and Midland Bank, a prononcé à New-York un discours devant l’association des banquiers américains. Avant de discuter les idées de l’orateur, nous essaierons de les résumer.

Après avoir rappelé les chiffres des dettes et créances qui subsistent aujourd’hui entre les principales nations qui ont pris part à la Grande Guerre, il a évoqué le souvenir du traité de Francfort de 1871 et rappelé par quels moyens la France paya alors une indemnité de guerre à l’Allemagne. Il est certain que l’honnêteté de notre pays et la volonté intense du Gouvernement