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nécessaire, mais il y a des sacrifices qui tuent celui qui les fait : n’est-ce pas le cas de l’Assemblée ?

Ce que nous avons est un provisoire ; que l’expérience se fasse ! Je vous serre la main, et vous renouvelle l’assurance de toute mon affectueuse amitié.

NAPOLEON (JERÔME).


Ma cousine Julie [1] m’écrit souvent de la campagne près de Tivoli ; elle me parle de vous avec grande amitié.

J’ai de mauvaises nouvelles d’Allemagne : les Prussiens croient que les difficultés vont recommencer sous peu ; ils se renforcent encore, et se tiennent militairement et financièrement prêts à nous battre encore ; ils croient que le sentiment public chez nous voudra se venger, et ils se préparent à une nouvelle lutte.


Ce 1er septembre 1811.

Mon cher monsieur Renan,

Tout souvenir de vous m’est précieux, c’est vous dire combien votre lettre m’a fait plaisir. Je vous envoie une brochure que j’ai publiée sur ma mission en Italie [2], tenant à ce que vous ne la receviez pas comme tout le monde. J’ai bien pensé à nos conversations du bord, en écrivant quelques lignes sur notre voyage en Norvège !

Je n’ai pas reçu l’épreuve de l’Essai que vous m’annoncez, et que votre imprimeur devait m’envoyer ; faites-lui réparer cet oubli. Pourquoi renoncez-vous à aller à Rome ? il faut voir le Pape et la Papauté dans sa figure du moyen âge, une fois encore avant sa chute ou sa transformation, comme on voit un monument avant sa démolition : cela vaut bien de petits ennuis.

N’oubliez pas, si vous allez à Milan et à Venise, avec Mme Renan, que Genève et Prangins sont sur votre route du Mont-Cenis, ouvert, et que l’on vous y recevra avec bonheur. Je vous serre la main, et vous renouvelle l’assurance de toute ma vive amitié.

NAPOLEON (JERÔME).

  1. Julie Bonaparte, mariée, le 30 août 1847 au marquis del Gallo de Roccagiovine et petite-fille de Lucien et de Joseph Bonaparte.
  2. La Vérité à mes Calomniateurs, par le prince Napoléon. Paris, E. Dentu, 1871, 3e de 16 pages.